Pour sélectionner la pratique à analyser, il faut :
L’animation 3 porte sur le classement des pratiques selon les concepts précédemment clarifiés et amorce la sélection de la pratique à analyser.
L’accompagnateur sensibilise les responsables au profil de la répartition de ses pratiques et discute des conséquences de cette répartition.
L’intention de cet exercice est de mettre en évidence la répartition souvent inégale des pratiques selon ces critères Exemple : On peut relever un grand nombre de pratiques liées à la promotion de la lecture (pratiques préventives) tandis que peu d’actions communes, cohérentes, systématiques et durables sont liées à l’enseignement proprement dit des compétences en lecture (pratiques éducatives) ou à la rééducation d’élèves ciblés. En conséquence, l’école consacre beaucoup de temps et d’énergie à des pratiques dont l’impact sur le développement de la lecture est moins marqué.. La prise de conscience de ce déséquilibre et l’élaboration d’hypothèses sur ses conséquences constituent une bonne introduction au choix de la pratique à analyser.
Il importe de garder les traces détaillées des réflexions menées, tant en chantier qu’en équipe-école, car elles serviront de base à l’analyse de situation plus approfondie de niveau 3 : les stratégies efficaces (étape 10 du schéma 2).
Cet exercice montre aussi qu’il est parfois difficile de classer une pratique dans l’une ou l’autre des catégories. Il est important d’en discuter sans pour autant accorder trop de temps aux cas d’exception Exemple : Une pratique qui vise toutes les classes de première secondaire est-elle universelle ou est-elle ciblée? On aurait tendance à la classer dans les actions ciblées si, à la suite d’un test (le logiciel de dépistage des décrocheurs, par exemple), ce niveau apparaissait comme très à risque..
L’accompagnateur centre les efforts de l’école sur les pratiques les plus efficaces afin de favoriser la réussite des élèves. Les écoles efficaces sont centrées sur un nombre restreint d’objectifs prioritaires et liés à leur mission. Il importe de les soutenir dans le maintien de leurs efforts jusqu’à qu’elles atteignent ces objectifs sans céder à la tentation de s’éparpiller.
Pour commencer, une pratique à analyser est choisie par chantier en fonction de différents critères qui laissent présager un impact positif sur la réussite des élèves.
L’animation 3 pose la question des critères de sélection de la pratique à analyser. L’accompagnateur confirme et complète les réponses des responsables du chantier en fonction de la liste suivante :
Il importe d'établir la relation d'efficacité entre la pratique choisie et une des composantes du déterminant telles que précisées dans la définition opérationnelle. Il importe également d’établir un lien d'efficacité entre la pratique choisie et les difficultés et caractéristiques des clientèles ciblées. En d'autres termes, il s'agit de préciser :
L’analyse de situation de niveau 1 a permis de cerner certaines difficultés des élèves. Avant de choisir une pratique à analyser il peut s'avérer nécessaire d'approfondir la compréhension de ces difficultés.
Il est proposé de dresser l’inventaire de données supplémentaires issues de tests diagnostiques tels que le Questionnaire sur l’environnement socioéducatif de l’école(QES), le Logiciel de dépistage du décrochage scolaire(LDDS) ou tirées de bases institutionnelles qui fournissent des précisions sur la nature des difficultés éprouvées ainsi que des renseignements sur les caractéristiques des élèves et leur milieu familial.
Des sondages maison menés auprès des élèves peuvent aussi donner des indications pertinentes (habitudes de vie, temps consacré à la lecture ou encore motifs des absences des élèves).
Toutes ces données permettront de faire un choix plus éclairé sur la pratique à retenir.
Des exemples de sondages sont offerts à la section OUTILS.
De plus, le choix la pratique doit être appuyé par la recherche scientifique. Le texte Quelques critères de validité de l'information issue de la recherche et de la pratique permettra de guider le repérage des écrits les plus valides.
Il est préférable d’analyser une seule pratique par chantier. En effet, puisque les pratiques touchent souvent une grande partie du personnel scolaire, il vaut mieux, surtout dans les écoles de petite taille, éviter l’effet de saturation en sollicitant trop fréquemment la participation des mêmes personnes aux sondages et en leur demandant d’effectuer les autres tâches liées au processus d’analyse.
L’effet recherché ici est de s’assurer qu’une équipe-école acquiert les habiletés et les habitudes d’une démarche d’analyse des pratiques rigoureuse. Une fois le processus d’analyse mis à l’épreuve sous étroite supervision, le personnel concerné a acquis les compétences qui lui permettent d’accélérer ledit processus et de le transférer plus spontanément aux autres pratiques.
Soulignons que, parmi les pratiques de l’école, seules les plus pertinentes, les plus efficaces et celles dont l’école veut rendre compte par le biais de son plan de réussite sont soumises à l’analyse.
Les fondements des pratiques, soit leur faculté à produire les résultats attendus lorsqu’elles sont appliquées comme il se doit, sont à vérifier. Il est en effet préférable de s’appliquer à parfaire des pratiques validées plutôt que de concentrer l’énergie des milieux sur des pratiques moins documentées.
L’application des quatre premiers critères (pertinence, nombre, fondement et finalité) permet de réduire le nombre des pratiques à analyser.
Plusieurs pratiques validées sont déjà connues et appliquées dans les écoles. Une revue sommaire de la littérature permet d’en confirmer les fondements et de recueillir éventuellement les renseignements pertinents en vue des étapes suivantes, notamment la vérification de leur efficacité quant aux clientèles et aux objectifs ciblés.
L’animation 3 sensibilise le chantier et l’équipe-école au fait que les pratiques éducatives ou rééducatives ont un plus grand impact sur la réussite des élèves. Il peut être important, à ce stade, de rappeler les conclusions de cette animation et les grandes lignes des textes qui l’accompagnent. Il est toujours à propos de valoriser le rôle de l’école dans la réussite éducative et l’impact des actions directes auprès des élèves. Ceci permet de faire le lien avec le dernier critère de sélection des pratiques à analyser.
Le choix d’une pratique éducative ou rééducative comme première pratique analysée entraîne une action directe sur l’élève, la classe ou l’école. La pratique choisie peut donc être une pratique ciblée (par exemple auprès des élèves à risque) ou une pratique universelle (auprès de la classe ou de l’école).
Cependant, le choix de l’analyse d'un servicePar exemple: Face aux difficultés en lecture de certains élèves, un service d'aide peut prendre différentes formes: Aide en classe régulière, aide en dénombrement flottant, aide en classe spéciale. La forme du service n'est pas l'approche pédagogique choisie pour la «rééducation». implique l’examen de sa modalité (ou forme) et de la pratique éducative utilisée dans le cadre du service.
En choisissant d’emblée d’analyser une pratique correspondant aux critères de sélection exposés ci-dessus, l’accompagnateur met en lumière la cohérence des pratiques en place vis-à-vis de la situation telle qu’elle a été décrite et des objectifs choisis. Le fait de souligner les meilleurs aspects du plan de réussite valorise le milieu, l’encourage et contribue à sa mobilisation, tout en favorisant son ouverture à d’éventuelles remises en question.
Il est impératif à ce stade de la réflexion de reprendre les différentes animations avec l’ensemble du personnel afin qu’il convienne de la pratique à analyser.
Tôt ou tard, le personnel doit y travailler. Si on veut le mobiliser, il importe de le sensibiliser à l’importance d’analyser ses pratiques, de contribuer au choix de la pratique visée et de se familiariser aux étapes qui le concernent (répondre aux sondages portant sur son application de la pratique analysée, notamment).
Suite : Décrire la pratique
© CTREQ 2010 Auteurs : Marie-Martine Dimitri et Pierre Potvin. |