Il est souhaitable, lors de la préparation de ce point, d’avoir déjà en main les résultats des sondages afin que l’accompagnateur et le responsable puisse se faire une idée des éléments qui devront être améliorés. Le responsable pourra ainsi anticiper les éléments de solution.
Il est fréquent de constater des écarts importants entre la perception de la mise en œuvre d’une pratique et son application réelle. Ces différences de perceptions peuvent se vivre entre les membres du personnel, entre la direction et son personnel et entre les enseignants et les élèves.
On peut noter une différence de perception entre les membres du personnel, entre la direction et son personnel et entre les enseignants et les élèves.
L’efficacité de la pratique à analyser a été vérifiée lors de sa sélection en examinant son efficacité intrinsèque (la pratique est reconnue comme une pratique efficace) et son efficacité dans le contexte d’application, c’est-à-dire sa capacité à répondre aux objectifs poursuivis, aux besoins et aux caractéristiques des élèves ciblés.
L’information recueillie par les sondages permet de vérifier le contexte en vérifiant si :
On peut noter une différence entre :
Il importe alors d’en vérifier les causes parmi les données déjà recueillies dans les sondages ou de tenir, si nécessaire, de nouvelles consultations. S’agit-il d’une absence de mobilisation, d’un doute quant à l’efficacité de la pratique, d’un manque de formation et de soutien des personnes concernées, de problèmes entourant les conditions de mise en œuvre? Ces hypothèses font l’objet de discussions avec le chantier et l’équipe-école ou le sous-groupe concerné afin de dégager des propositions de solutions.
Les mécanismes de coordination et de concertation
L’analyse de la pratique en place vise également à évaluer la qualité de la coordination et de la cohérence des actions.
Lorsqu’on analyse une pratique qui requiert le concours de plusieurs intervenants (l’application du système de contrôle des absences, par exemple), il importe de décrire les tâches et les rôles de chacun afin d’en vérifier la précision, la clarté, la cohérence ainsi que la complémentarité et, bien sûr, la compréhension de chacun. Cet exercice démontre souvent que, pour assurer une application cohérente du système, il faut allouer du temps et prévoir des lieux de concertation. Cet exercice peut également mettre en lumière le manque de disponibilité des ressources concernées. Dans ce cas, le problème n’est pas forcément résolu par l’ajout de ressources. Il s’agit parfois de réaménager les tâches et d’établir des partenariats externesExemple : Devant le nombre important d’élèves qui s’absentaient dans une école, l’intervention auprès des parents a été réalisée de concert avec une ressource externe (un organisme communautaire) déjà implantée dans le quartier et qui avait l’expertise et le personnel nécessaire pour intervenir auprès des parents. .
Le temps de concertation est également nécessaire pour la cohérence et l’aspect systématique des pratiques pédagogiques. Les membres du personnel enseignant doivent pouvoir échanger sur leur approche pédagogique et développer un certain tronc commun de pratiques dont la similitude et la constance favoriseront les apprentissages des élèves.
Les conditions matérielles
En général, les problèmes de locaux et de matériel ne sont pas trop compliqués à cerner et à résoudre même s’ils peuvent occasionner certains frais tels que l’achat de livres neufs pour la bibliothèque ou l’achat de matériel sportif. Par contre, la gestion de la grille horaire se révèle parfois un réel casse-tête. Il faut trouver à la fois des plages horaires pour répondre aux besoins de concertation du personnel et des périodes adéquates pour offrir aux élèves des activités pertinentes. Différentes contraintes, les horaires du transport scolaire, par exemple, peuvent parfois limiter les possibilités.
Les caractéristiques des ressources humaines
Le problème le plus fréquent et le plus délicat demeure la formation et le soutien du personnel concerné. Les questions des sondages permettent de relever certaines faiblesses en la matière. Il est aussi très important de les reconnaître et de les verbaliser Exemple : Dans une école, après que certains enseignants se soient longuement exprimés sur les difficultés en lecture des élèves, l’accompagnateur a demandé de décrire les activités pédagogiques qui semblaient davantage plaire aux élèves. La comparaison des exemples apportés par le personnel présent a mis en évidence la similitude d’approche pédagogique (approche coopérative) de ces expériences.
L’intérêt de favoriser cette pédagogie et le besoin de formation continue du personnel scolaire en la matière se sont alors révélés évidents. .
Il est également essentiel que l’accompagnateur veille à la sensibilisation des personnes concernées, à la pertinence de la pratique (adéquation par rapport à l’analyse de situation, l’objectif poursuivi et la clientèle ciblée) et de ses conditions d’efficacité, notamment celles de la coordination et de la cohérence d’application. À l’extérieur de l’école, on assure cette cohérence en tissant des liens et en établissant des partenariats avec les parents et les organismes communautaires (L’analyse de situation, Niveau 4).
Les informations supplémentaires
Les questions ouvertes, soumises tant au personnel scolaire qu’aux élèves, portant sur leurs perceptions de la pratique, sur les difficultés de son application, sur le manque de motivation et surtout, sur les améliorations qu’on pourrait y apporter, sont porteuses de solutions prometteuses qui font également l’objet d’une vérification scientifique.
Suite : DÉMARCHE/Suivi des pratiques
© CTREQ 2010 Auteurs : Marie-Martine Dimitri et Pierre Potvin. |