Les définitions des concepts et des étapes du transfert de connaissances

Pour École et Stratégies qui s’implante en milieu scolaire, la mobilisation se définit par :

« Une masse critiqueUne masse critique correspond à la quantité nécessaire pour engendrer un phénomène. Dans le domaine du changement, cette quantité est évaluée à environ le quart ou le tiers des membres d’un groupe. Fullan (1996) parle de 30 % à 40 % de participation pour faire une différence significative dans les efforts de changements. Voir www.ucalgary.ca/iejll/molinaro_drake. Consulté le 23 février 2012. de membres du personnel, qui au sein d’une même école, développent un sentiment collectif de responsabilité visant l’amélioration de leur établissement et acceptent de remettre en question et de réviser ensemble leurs pratiques en vue d’augmenter le taux réussite des élèves. »

Il s’agit donc d’un phénomène de groupe qui n’implique pas la participation de la totalité des membres de l’équipe-école, mais plutôt la participation d'une quantité suffisante pour produire l’effet escompté. Le travail du groupe dépasse la réflexion pour inclure une mise en œuvre de changements (ou d'actions), qui visent un but commun qui est, dans le cas présent, une amélioration de la réussite des élèves. Enfin, cette définition souligne que la mobilisation dépasse la contribution individuelle au but commun pour inclure une collaboration entre les membres.

Les améliorations ou les actions sont choisies en fonction de connaissances validées qui font l’objet d’un transfert, concept qui se définit comme suit :

« Processus qui englobe toutes les étapes entre le repérage des connaissances et leur utilisation et généralisation par les milieux de pratique pour des résultats avantageux qui répondent à des besoins du milieu et plus spécifiquement des élèves. »

Des modèles étudiés et décrivant les étapes du transfert de connaissances, École et Stratégies retient sept étapes qui peuvent être suivies de façon chronologique ou non, avec la possibilité de retours en arrière.

On définit les étapes du transfert comme suit (positionnez le curseur sur les étapes pour en obtenir la définition) :

Les activités de repérage, de sélection et d’analyse des connaissances  consistent à réunir un ensemble  de connaissances validées dont l'intention est de répondre aux besoins du milieu. Bien que le fait de collaborer étroitement avec les milieux et de réaliser des expérimentations sur une base régulière confère parfois à École et Stratégies le droit de prétendre à la création de nouvelles connaissances, son rôle principal, à cette étape du transfert des connaissances se limite à colliger de l’information pertinente d’ordre scientifique ou expérientiel. Il peut s’agir aussi de formalisation de savoirs d’expérience. Ces activités peuvent prendre diverses formes (synthèses, schémas, outils, produits). Dans École et Stratégies, cette étape peut être amorcée par la sélection d’un problème qui demande des connaissances pour le résoudre, ou par l’accès à de nouvelles connaissances jugées utiles afin d’ajuster les pratiques. Le processus peut être entrepris par l'accompagnateur, un expert de contenu (conseiller pédagogique, chercheur ou autres), avec une collaboration variable du milieu selon les cas.
L’adaptation des connaissances. L’adaptation des connaissances correspond à l’ensemble des choix effectués pour déterminer les caractéristiques de la forme et du contenu de l’information disséminée. Ces choix prennent en considération le public auquel elle s’adresse. Essentiellement, trois aspects sont adaptés : la forme, le langage et le traitement qui comprend la quantité et le choix des aspects de l’information mis en évidence. L’adaptation des connaissances n’est pas forcément réalisée en une seule étape. Le processus peut être repris si la première adaptation n’est pas suffisamment adéquate ou si les connaissances sont présentées dans un nouveau milieu.
La dissémination/réception des connaissances. École et Stratégies amalgame les étapes de la dissémination et de la réception puisque l’accompagnateur étant dans le milieu, il assure quasi simultanément la diffusion et la prise de connaissance de l’information. À l’étape de la réception, les accompagnés prennent contact avec les connaissances. Cette étape nécessite une certaine ouverture et un certain intérêt face aux connaissances. Les obstacles à la réception sont principalement liés aux utilisateurs ou au contexte organisationnel. Ceux qui ont rapport aux connaissances sont en principe supprimés au moment de leur sélection et adaptation.
L’adoption des connaissances. L’adoption des connaissances est l’étape au cours de laquelle les praticiens acceptent d’utiliser et d’expérimenter les connaissances tout en planifiant leur mise en œuvre. Cette étape est favorisée par une rigoureuse planification de la mise en œuvre qui veille à réunir les conditions de succès de l’expérimentation. La planification de la mise en œuvre inclut les modalités, les outils de suivi et d’évaluation ainsi que ses effets.
L’utilisation des connaissances. La mise en œuvre des nouvelles connaissances est une étape incontournable du transfert de connaissances dans le cadre d'École et Stratégies. Elle s'effectue sous la forme d’expérimentations structurées à petite échelle menées par des volontaires qui se généralisent progressivement.
Le suivi, l’évaluation et les ajustements de l’utilisation des connaissances. Les expérimentations sont suivies et évaluées tant sur le plan de leur mise en œuvre (a-t-on expérimenté comme il était prévu?) que sur le plan de leurs effets (la difficulté ciblée est-elle réduite?). Cette étape comprend donc l'élaboration et l'application de modalités et d'outils pour ces deux niveaux d'évaluation.
Le suivi de la mise en œuvre permet d’en observer l’évolution, de déterminer les causes d’éventuelles difficultés(Exemple : Un manque d’intérêt des utilisateurs ; Un manque de compréhension de la pratique à mettre en œuvre; Un manque de soutien; Des obstacles hors contrôle; etc.) et de procéder aux ajustements nécessaires. Il peut s’agir parfois de revenir à une étape antérieure du processus de transfert. Lorsque la mise en œuvre est satisfaisante, l’évaluation des effets peut être effectuée. Cette évaluation permet de vérifier si les interventions planifiées ont été suffisantes afin d’apporter, le cas échéant, les changements désirés, et de procéder à de nouvelles interventions, si nécessaire.
La généralisation et le maintien des connaissances. Pour considérer le processus de transfert réussi, les expérimentations structurées doivent se généraliser à l'ensemble du personnel et des élèves concernés et se maintenir dans le temps. De plus, le milieu doit devenir autonome dans le transfert du processus de révision des pratiques.

Suite : Le modèle théorique