Le rôle de catalyseurAu sens figuré, le catalyseur se définit comme suit : Ce qui, par sa seule présence, provoque ou accélère une réaction, un processus. et ses moyens

L’exercice des rôles de soutien et de facilitateur favorise l’émergence d’un climat de confiance qui permet à l’accompagnateur d’interroger les savoirs et les savoir-faire des milieux. Il met ainsi en évidence les incohérences et les divergences, provoque des réactions,  interpelle le milieu sur ses choix et sur leurs applications. Il crée un intérêt et une réceptivité face aux nouvelles connaissances qu’il introduit ou fait introduire et avec lesquelles il établit un lien.

L’accompagnateur joue son rôle de catalyseur en utilisant :
  • Une approche réflexive;
  • Une approche de coconstruction;
  • Une approche inductive.

Il utilise

Une approche réflexiveL’accompagnement préconisé se situe dans une vision interactive et socioconstructiviste du transfert des connaissances. L’accompagnement se fait alors le plus souvent en groupes, en partant des expertises de chacun, en remettant en question les dires et les actions de tous. « Un tel accompagnement vise à susciter l'activation des expériences antérieures afin de favoriser la construction des connaissances et le développement de compétences, à susciter des conflits cognitifs et à profiter de ceux qui émergent des discussions, à coconstruire dans l'action, à mettre en évidence les conceptions et à profiter des prises de conscience de certaines constructions ». (Lafortune et Deaudelin, 2001). fondée sur le questionnement1. En premier lieu, l’accompagnateur écoute les milieux et fait préciser leurs façons de faire. Puis il interroge. Il suscite les échanges, les réflexions, les conflits cognitifs, les remises en question. Il amène les participants à réfléchir à leur propre pratique, aux stratégies ou aux processus mis en œuvre dans la réalisation d’une tâche ou de gestes professionnels. Ses questions permettent une interaction avec et entre tous les membres des différents groupes de travail. Elles permettent d’impliquer, de mobiliser et de rendre réceptif les participants aux nouvelles connaissances. Elles mettent en évidence les limites des savoirs et des pratiques actuelles ainsi que le besoin de nouvelles connaissances.
L’accompagnateur peut également s’interroger ponctuellement sur sa propre pratique et montrer ainsi aux participants que leurs réflexions l’alimentent et l’enrichissent. La pratique réflexive« Une pratique réflexive est une mise à distance et un regard critique sur son propre fonctionnement, mais aussi une analyse tant individuelle que collective des actions et des gestes posés au cours de son intervention professionnelle ». Lafortune, L., Compétences professionnelles pour l’accompagnement d’un changement. P. 194 de l’accompagnateur offre des occasions de modelage de ce genre de questionnement auprès des participants.

Une approche de coconstruction« La coconstruction est un processus qui vise à construire de nouvelles représentations à partir de ses représentations en les confrontant avec celles d'autres personnes qui sont elles aussi engagées dans ce processus dans une perspective d'échanges et de partage.... Par ailleurs, ces personnes confrontent et valident aussi leurs constructions au regard de celles d'auteurs ou d'auteures ou de celles proposées par des modèles théoriques ». (Lafortune, L., Compétences professionnelles pour l'accompagnement d'un changement. P. 181) . Bien qu’il maîtrise la démarche et ses techniques d’animation et qu’il possède une vaste expérience, l’accompagnateur reste souple et réceptif à chaque milieu qui possède sa dynamique, ses caractéristiques, son historique et son expertise propres. L’accompagnateur coconstruit avec le milieu tant sur le plan de la démarche, en déterminant avec lui l’étape propice au départ de l’accompagnement et en adaptant l’organisation des groupes de travail à la taille de l’école, que sur le plan des contenus, en cernant, grâce à son écoute attentive, à ses animations et au questionnement, les savoirs d’expérience des participants ainsi que le besoin de nouveaux savoirs.
L’accompagnateur coconstruit avec le milieu en le faisant contribuer au repérage, à la sélection et à l’adaptation des nouvelles connaissances tout en conservant l’esprit de rigueur de la démarche et en veillant à la concertation de tous à toutes les étapes de la démarche.

Une approche inductive. L’utilisation du questionnement réflexif soutient naturellement le processus inductif qui part de l’étude de cas pour remonter vers la théorie et la généralisation. Le processus inductif sert l’intention de mettre en valeur les savoirs d’expérience et permet d’introduire les nouvelles connaissances au moment opportun, selon leur pertinence et leur capacité de s’arrimer aux savoirs d’expérience. Elles prennent ainsi un sens pour les accompagnésL’accompagnement préconisé se situe dans une vision interactive et socioconstructiviste du transfert des connaissances. L’accompagnement se fait alors le plus souvent en groupe, en partant des expertises de chacun, en interrogeant les dires et les actions de tous. « Un tel accompagnement vise à susciter l'activation des expériences antérieures afin de favoriser la construction des connaissances et le développement de compétences, à susciter des conflits cognitifs et à profiter de ceux qui émergent des discussions, à coconstruire dans l'action, à mettre en évidence les conceptions et à profiter des prises de conscience de certaines constructions ». (Lafortune et Deaudelin, 2001). . L’accompagnateur met en évidence l’utilité des connaissances pour améliorer la situation et les gains potentiels à son utilisation. En tissant un lien entre les savoirs d’expertise et les savoirs scientifiques, l’induction favorise l’adoption des ces derniers. Après une certaine appropriation de la démarche par les milieux, les références spontanées aux savoirs scientifiques s’accentuent. Il y a donc recours à une démarche inductive ou déductive selon le milieu et le stade d’appropriation de la démarche.
L’accompagnateur favorise ainsi chez l’accompagné le sentiment de reconnaissance et de pouvoir d’action sur sa pratique et sur la réussite des élèves.

Suite : Agent de transfert de connaissances


1. Pour en savoir plus sur le questionnement réflexif-interactif : Lafortune, L.,(2008). Compétences professionnelles pour l’accompagnement d’un changement. Presses universitaires du Québec.