Le formateur a déjà abordé avec les agents multiplicateurs un ou plusieurs rôles de l’accompagnateur ainsi que les moyens dont il dispose pour les remplir. L’ordre des animations varie selon les intérêts du groupe. Qu’il n’y ait pas de modèle de référence pour un certain laps de temps n’est pas un problème en soi. De plus, les expériences et connaissances des agents multiplicateurs ou autres auteurs pertinents peuvent permettre d’ajuster et d’enrichir celui proposé par École et Stratégies.
L’activité se déroule individuellement dans un premier temps et est suivi d’une mise en commun entre les participants.
Diapositive 1 : Démarrer le diaporama proposé en soulignant que l’animation concerne le rôle de l’agent de transfert de connaissances et des moyens dont il dispose pour le remplir.
Diapositive 2 : École et Stratégies est une démarche de révision des pratiques pédagogiques qui comprend plusieurs composantes, dont un modèle d’accompagnement direct des écoles et un modèle de formation pour les agents multiplicateurs (accompagnement indirect). Ce modèle précise la définition et les objectifs de l’accompagnement ainsi que les rôles de l’accompagnateur et les moyens dont il dispose pour les remplir.
Nous nous concentrerons aujourd’hui sur le rôle lié au transfert de connaissances ainsi que sur les moyens dont l’accompagnateur dispose pour le remplir.
Mais commençons par définir l’accompagnement.
Sujet de réflexion
Selon l’ordre dans lequel les rôles et les moyens de l’accompagnateur ont été abordés avec le groupe d’agents multiplicateurs, les points 3.1 et 3.2 ont déjà peut-être été vus. Le formateur décidera de la pertinence de les reprendre ou non.
Accorder aux participants dix minutes de réflexion individuelle.
Plénière
Recueillir les réponses. Demander des précisions. Inscrire les réponses au tableau ou sur un autre support. Faire ressortir les similitudes et les différences.
Diapositive 3 : Lire la définition proposée dans École et Stratégies et la comparer avec celles proposées par les participants.
La définition de Boutinet (et coll.) met en évidence deux concepts :
De plus, les théories du changement des pratiques mettent en lumière la nécessité d’une mobilisation pour atteindre cet objectif. Les deux concepts semblent donc être liés.
Les objectifs généraux de l’accompagnement visent à favoriser :
Sujet de réflexion
Accorder un temps de réflexion individuel (dix minutes).
Plénière
Recueillir les réponses. Demander des précisions. Inscrire les réponses au tableau ou sur un autre support.
Diapositive 4 : Lire la définition du transfert et la comparer avec celles proposées par les participants.
Diapositive 5 : Le modèle de Landry, R., Becheikh, N., Amara, N., Ziam, S., Odrissi, O. et Castonguay, Y. (2007)
Ces auteurs présentent le processus de transfert de connaissance en six étapes :
Ce modèle est assez linéaire et peut être représenté par le schéma de la diapositive 5. Il n’illustre pas les interactions possibles entre les différents acteurs (chercheurs et praticiens).
Diapositive 6 : Le modèle Lemire, N., Souffez, K. et Laurendeau, M-C. (2009). Animer un processus de transfert des connaissances : bilan des connaissances et outil d’animation. Institut national de santé publique du Québec, Direction de la recherche, formation et développement, 60 pages.
Ce schéma introduit deux nouveaux éléments par rapport au précédent : l’idée de coproduction des connaissances ainsi qu’une étape d’appropriation des connaissances qui établit la pertinence de l’accompagnement comme stratégie efficace pour y arriver.
De plus, ce schéma présente la dimension de l’appréciation des retombées tout au long du processus et des nombreux allers-retours entre les producteurs et les utilisateurs qui implique de nombreux allers-retours.
Diapositive 7 : Le modèle Graham, I., Logan, J., Harrison, M.B., Straus, S.E., Tetroe, J., Caswell, W., & Robinson, N. (2006). Lost in Knowledge translation : Time for a Map ? The journal of Continuing Education in the Health Professions, 26, 13-24. Traduit et adapté par Gagnon, Michelle. Institut de recherche en santé du Canada, [En ligne]. http://www.cihr-irsc.gc.ca/f/40618.html - Section 5 :(La dissémination et l’échange de connaissances, page www.cirr-irsc.gc.ca/f41953.html consulté le 21 février 2012).
Ce modèle considère deux concepts clés soit la création de connaissances (au centre du modèle) et leur mise en action (cycle). Ces deux concepts sont perméables et peuvent s’influencer tout au cours du processus.
La création de connaissances fait référence à celles issues de la recherche, mais aussi à celles provenant d’autres sources comme le savoir expérientiel. À chacune des étapes de la création de connaissances, les producteurs peuvent ajuster leurs activités aux besoins des utilisateurs potentiels de ces connaissances.
La création de connaissances : La pyramide inversée représente la production, la recherche et le traitement de connaissances scientifiques ou expérientielles. Plus celles-ci migrent vers le bas, plus elles sont adaptées et utilisables par les acteurs clés.
Le cycle de la mise en action : Ce cycle illustre les activités qui peuvent être nécessaires pour mettre les connaissances en application. Dynamiques, ces étapes peuvent s’influencer les unes les autres et être influencées par celles de la création de connaissances.
Le point de départ de ce cycle peut être un problème qui nécessite l’examen des connaissances qui pourraient le résoudre ou, à l’inverse, le repérage d’une nouvelle connaissance qui entraîne la nécessité de revoir les pratiques en place.
Diapositive 8 : Les modèle École et Stratégies, Dimitri, M.M. et Potvin, P. 2012.
Ce modèle s’inspire des trois autres.
À l’étape de la production des connaissances, il est préférable de parler, dans le contexte d’École et Stratégies, de repérage et de sélection des connaissances pertinentes aux besoins des milieux. Ce modèle associe les étapes de dissémination et de réception puisque l’accompagnateur sert lui-même, en quelque sorte, de canal de dissémination et veille à saisir le moment opportun pour introduire les connaissances et en favoriser ainsi leur réception.
Il ajoute l’étape de suivi et d’évaluation ainsi que celle de la généralisation et du maintien de l’utilisation des connaissances, conformément au modèle de Graham et coll. Ces étapes sont l’aboutissement de l’appropriation du processus de révision des pratiques et va au-delà du transfert de connaissances.
Par ses flèches à double sens, le schéma illustre le va-et-vient constant entre les étapes ainsi que le fait de se trouver simultanément à des étapes différentes selon les connaissances abordées.
Plénière
Recueillir les commentaires suscités par la présentation.
Diapositive 9 : Les types de transfert de connaissances
Selon le type et la fréquence des interactions qui se créent entre les producteurs et les utilisateurs de connaissances, les transferts se définissent comme étant linéaires, de type résolution de problème ou interactifs.
Par son intégration des savoirs expérientiels et la reconnaissance de la coproduction des utilisateurs sur le plan des étapes de la démarche et de son matériel évoluant constamment par les apports de la pratique, l’accompagnement d’École et Stratégies se classe dans la catégorie « interactif en spirale ».
Les objectifs de l’accompagnateur consistent à favoriser l’implication des milieux à chaque étape du transfert, mais aussi de les outiller afin qu’ils puissent reproduire le processus de façon autonome.
Les rôles et les moyens utilisés par l’accompagnateur ont donc cette visée.
C’est ce qu’illustrent les diapositives 10 à 17.
Avant de présenter chacune des diapositives, le formateur pose les questions suivantes aux participants :
Pour commenter ce dernier point, le formateur peut projeter la section Accueil > Fondements > École et Stratégies, mobilisation et transfert de connaissances > Les comportements de mobilisation et de transfert du site École et Stratégies, ou se référer à l’outil 3.
L’activité de réflexion se déroule en sous-groupes. Le formateur anime l’activité de réflexion et met les idées en commun, puis présente et commente la diapositive correspondante. Il a déjà été mentionné qu’il est un peu arbitraire de limiter l’effet des moyens de l’accompagnateur à un seul rôle.
Diapositive 10 : Lire à diapositive et simplement souligner le fait que l'organisation en groupes travail qui entretiennent entre eux des liens de concertation, favorise de façon générale l'implication des l'équipe-école.
Diapositive 11 : Le repérage, la sélection et le traitement des nouvelles connaissances
Le formateur cherche à créer un intérêt pour les nouvelles connaissances. Il travaille d’abord sur ce qui préoccupe le milieu. Il utilise une approche réflexive (rôle de catalyseur) qui interroge les pratiques en place et les savoirs du personnel et qui permet d'en cerner les limites. Il stimule ainsi l’intérêt pour les nouvelles connaissances. Il créé ainsi le moment opportun pour engager le personnel dans un processus de coconstruction en participant, entre autres, au repérage, à la sélection et au traitement des nouvelles connaissances, ce qui favorise l’acquisition des compétences nécessaires pour reproduire cette étape de façon autonome. Il établit les liens entre les connaissances expérientielles et les nouveaux savoirs.
Pour développer les habiletés du personnel scolaire à reproduire de façon autonome cette étape, l’accompagnateur offre des procédures qui concernent :
Déterminants ciblés :
Diapositive 12 : L’adaptation des nouvelles connaissances
Grâce à l’approche de coconstruction, les connaissances existant dans le milieu sont utilisées et mises en valeur tout en les comparant avec celles contenues dans d’École et Stratégies ou obtenues suite au repérage et à la sélection des connaissances. L’engagement du personnel scolaire dans le processus de comparaison et de bonification des connaissances en assure la bonne adaptation.
Déterminants ciblés :
Diapositive 13 : La dissémination et la réception des nouvelles connaissances
L’implication de l’ensemble du personnel aux étapes précédentes favorise la dissémination et la réception des nouvelles connaissances. L'accompagnateur rappelle les raisons qui ont motivé la recherche de connaissances, rappelle l'objectif ultime d'améliorer la réussite de l'élève. Il met à contribution les membres des chantiers dans la recherche des obstacles possibles à la dissémination et à la réception des connaissances. Il leur fait jouer un rôle actif dans la recherche et l'application de solutions notamment en présentant eux-mêmes les nouvelles connaissances.
Déterminants ciblés :
Diapositive 14 : L’adoption de nouvelles connaissances
L’implication du personnel dans les étapes antérieures et la bonne adaptation des nouvelles connaissances contribuent à leur adoption.
De plus, l’accompagnateur offre de multiples exemples de l’application possible des connaissances et veille à déterminer les conditions d'efficacité de la mise en oeuvre des connaissances, notamment en sondant les besoins du personnel.
Déterminants ciblés :
Diapositive 15 : L’utilisation des nouvelles connaissances
En maintenant le principe de l’expérimentation, l’accompagnateur assure l’utilisation des nouvelles connaissances. Il commence avec les volontaires et mise sur l’effet de contagion.
Il soutient de façon claire et directive la planification de la mise en œuvre qui inclut aussi la mise en oeuvre des conditions d’efficacité: mécanismes de concertation et de collaboration des expérimentateurs,conditions matérielles et nombre, formation et soutien du personnel impliqué.
Déterminants ciblés :
Diapositive 16 : Le suivi, l’évaluation et l’ajustement de l’utilisation des nouvelles connaissances
Les moyens énumérés assurent le bon déroulement de cette étape.
Déterminants ciblés :
Diapositive 17 : La généralisation et le maintien de l’utilisation des nouvelles connaissances
Les moyens énumérés assurent le bon déroulement de cette étape et de la pérennité du processus.
© CTREQ 2013 Auteurs : Marie-Martine Dimitri, Renée Pinard et Pierre Potvin Mise à jour : 22 janvier 2014 |