L’animation 2, sur le questionnement réflexif, est la suite de l’animation 1. Elle se déroule en général sur plusieurs rencontres.
La pratique réflexive utilise notamment le questionnement comme moyen. Ce dernier interroge ce qui se passe, comment cela se passe, pourquoi cela se passe ainsi et déterminer ce qui peut être amélioré.
En plus de cibler ces quatre angles du questionnement d’une pratique, les questions posées peuvent être de types différents (animation 4). L’animation 2, 3 et 4 et peuvent se vivre en parallèle.
Le questionnement d’une pratique requiert plusieurs étapes allant de l’analyse de la pratique à l’action pour revenir à l’analyse dans un mouvement circulaire et itératif. Le modèle de sa pratique n’émerge que progressivement au fil du temps. La participation est volontaire. Le formateur peut s’y prêter en premier lieu, puisqu’il a ses propres questionnements, doutes et remises en question qu’il souhaite partager avec le groupe.
La pratique réflexive permet d’entrer dans un processus où la personne va se servir et s’inspirer de sa pratique pour continuer à apprendre et à se développer professionnellement (Lafortune, L. 2008, guide pour l’accompagnement professionnel du changement, p. 92)
Sommes-nous prêts à confronter nos croyances, à vivre des conflits ou débats cognitifs dans un but d’augmenter progressivement la cohérence entre nos pensées, actions, croyances et pratiques de notre vie professionnelle?
Les grandes étapes de la pratique réflexive :
Analyser sa pratique :
Passer à l’action :
Créer son propre modèle :
Développer une posture et une pensée réflexives :
À tour de rôle chacun des agents multiplicateurs, décrit aux autres un élément de sa pratique :
Éviter d’expliquer dès maintenant le pourquoi cela se passe ainsi et pourquoi faudrait-il modifier ou ajuster quelque chose. Cela viendra lors de l’échange.
Après la présentation d’un membre du groupe, les autres posent des questions, pour faire préciser des éléments de la présentation et interroger le :
Un échange réflexif interactif se met en place dans le groupe. Cette analyse collective suppose des mises en relation, des explications, des justifications de la part de la personne qui prend le risque d’exposer une de ses pratiques. Elle exige par ailleurs d’accepter la remise en question, le questionnement, la confrontation.
Les questions en provenance du groupe devront permettre de préciser la pratique, ses circonstances, le pourquoi de la présence d’un inconfort ou d’une insatisfaction, le lien avec des croyances, des connaissances et des expériences, des solutions pour réduire l’inconfort, ce qui pourrait être fait, expérimenté, la disposition à le faire, etc.
Le formateur prend en note les questions posées. Cette banque de questions servira de matériel d’analyse pour l’animation 3 portant sur les angles du questionnement d’une pratique. Elles seront classées selon qu'elles interrogent ce qui se passe, comment cela se passe, pourquoi cela se passe et ce qui peut être amélioré.
Plusieurs rencontres sont souvent nécessaires pour que tous les membres du groupe puissent faire l’exercice.
Une fois l’analyse d’un segment de pratique faite, l’agent multiplicateur planifie son projet d’expérimentation des résultats de cette analyse. Il peut l’inscrire dans le formulaire de consignation des apprentissages (Outil 2/FORMATION/Matériel/Outils/Évaluation) complété à chaque rencontre et qui comprend un espace pour décrire le projet d’expérimentation prévu entre deux rencontres de groupes. Ce retour dans l’action provoquera des prises de conscience plus approfondies et servira de matériel à la poursuite des exercices de questionnement réflexif.
Le développement et l’évolution de son propre modèle de pratique émergent progressivement de ce processus de réflexion, de confrontation, d’analyse et de passage à l’action. Il représente l’idée qu’une personne se fait de son rôle et de ce qui guide l’ensemble des gestes et décisions qu’elle pose dans ce cadre.
1. L’animation est inspirée de Lafortune, Louise et du Guide pour l’accompagnement professionnel du changement, 2008.
© CTREQ 2011 Auteurs : Renée Pinard, Marie-Martine Dimitri et Pierre Potvin. |