La finalité, la cible et les sytèmes touchés par un partenariat et les types de partenariats

Le texte suivant tente de définir ces différents concepts tout en proposant des exemples. Il permet également d’éclaircir et d’uniformiser les concepts abordés à l’étape de révision des partenariats et d’étayer les échanges entre les personnes concernées.

Qu’est-ce que la finalité, la cible et le système d’une pratique?

La finalité des pratiques

Une pratique est :

  • Préventive : si elle vise à prévenir le développement ou l’aggravation d’un problème en intervenant sur un ou des facteurs de risque.
  • Éducative : si elle vise l’apprentissage de connaissances ou de compétences et s’adresse à l’ensemble de la population.
  • Rééducative : si elle vise à corriger ou à réduire les effets d’un facteur de risque.

La cible des pratiques : universelle et ciblée

Une pratique est :

  • Universelle : si elle s’adresse à l’ensemble de la population ou du moins à un large groupe sans qu’il y ait eu un dépistage ou un diagnostic quelconque d’individus.
  • Ciblée : si elle s’adresse à une partie de la population qui présente des facteurs précis de risque et qui a été identifiée (dépistée, diagnostiquée) comme nécessitant une intervention « spéciale » à des fins rééducatives ou correctives. On parle alors de prévention ciblée.

Les systèmes au sein desquels les pratiques agissent

On entend par système, les « zones » ou « espaces » ciblés par la pratique. Cinq systèmes ont été établis :

  • L’élève à risque : Les pratiques s’adressent à des élèves en particulier ou à des sous-groupes d’élèves qui présentent des difficultés d’apprentissage ou d’adaptation. Ces élèves ont fait l’objet d’un dépistage;
  • La classe : Les pratiques s’adressent au groupe-classe dans son ensemble;
  • L’école : Les pratiques s’adressent à l’ensemble de l’école;
  • La famille : Les pratiques s’adressent aux parents des élèves de l'école;
  • La communauté : Les pratiques s’adressent à la communauté.

Une pratique peut s’adresser à plusieurs systèmes à la fois, par exemple à des activités parents-enfants. Dans cet exemple, la pratique peut être aussi bien ciblée, si elle est offerte à certains élèves et à leurs parents en fonction de besoins établis, ou universelle, si elle est offerte à tous.

Les acteurs impliqués au sein de chaque système

À l’intérieur de ces différents systèmes les acteurs peuvent également être multiples :

  • Les acteurs du système classe ou école : les enseignants, la direction, le conseiller pédagogique, l’orthopédagogue, l’enseignant ressource, l’éducateur spécialisé, le psychoéducateur, le travailleur social, etc.
  • Les acteurs du système famille : les parents, les grands-parents, la fratrie, etc.
  • Les acteurs du système communauté : le Centre de la petite enfance (CPE), la Maison des jeunes, Centres de santé et des services sociaux (CSSS), le Centre local de développement (CLD), le Centre local d’emploi (CLE), le Carrefour jeunesse-emploi (CJE), l’Instance régionale de concertation (IRC), la Conférence régionale des élus (CRE), etc.

Les types de partenariats

Il existe une grande variété de partenariats dont les types et les contenus sont divers.

La typologie de référence est celle proposée par Boisclair1 qui répartit les partenariats en quatre types interdépendants :

  • L’information : communication pour échanger de l’information
  • La consultation : échanges d’idées et d’opinion
  • La concertation : consensus sur des orientations, des stratégies et des actions
  • La collaboration : mise en commun de ressources et de responsabilités

Selon l’auteur, l’efficacité de chacun de ces types de partenariat est un préalable à l’efficacité du suivant. Ainsi, une bonne communication (échange d’information) est nécessaire à l’échange d’idées et d’opinions (consultation). La consultation précède la mise en commun des idées et d’opinions, laquelle permet de s’entendre sur des orientations, des stratégies, des actions à accomplir créant ainsi une synergie (concertation). Enfin, la mise en commun des ressources et responsabilités est alors possible et engage les acteurs dans l’atteinte d’un but auquel la contribution de chacun, dans une relation d’associés (collaboration), est nécessaire pour arriver au succès de l’action.


1- Boisclair, M., « Partenariat de l’émergence à la mise en œuvre : vers un regard systémique », cours, ENAP, 2003-2004-2005, Montréal.