Le résumé proposé ici est tiré d’un article de Wang, Haertel et Walberg paru dans la revue Vie pédagogique1 . Cet article porte sur la méta-analyse réalisée par les auteurs qui a permis de classer, par ordre d’importance, les catégories de facteurs qui influencent la réussite des élèves. Ce classement s’avère une référence particulièrement fiable pour orienter, de façon efficace, les efforts d’amélioration des écoles.
La méta-analyse a examiné toutes les études trouvées portant sur l’évaluation des effets de différentes méthodes et conditions particulières sur les apprentissages des élèves. Ont été analysés et compilés : 179 comptes-rendus et chapitres de manuels, 91 synthèses de recherche et une enquête menée auprès de 61 chercheurs en éducation.
Ce corpus de connaissances a mis en évidence 28 catégories de facteurs qui influencent l’ apprentissage des élèves (par exemple : les processus cognitifs de l’élève, sa motivation et ses attributs affectifs, la gestion de classe, le milieu familial, etc.) ainsi que 11 000 résultats statistiques desquels se dégage un consensus quant aux influences les plus déterminantes sur l’ apprentissage.
Ce consensus de la littérature a également été soumis au jugement des chercheurs. Une échelle en 3 points (1 soulignant un lien faible entre la stratégie donnée et l’apprentissage de l’ élève, et 3 marquant un lien fort) a été utilisée. Enfin, ces 28 catégories de facteurs ont été classées selon la nature de leur influence sur les apprentissages. On parle alors d’influence directe ou indirecte sur les apprentissages des élèves.
Par influences directes, on entend celles qui touchent l’élève de près. Les influences directes comprennent notamment le temps que l’enseignant consacre à une matière et la qualité de ses interactions sociales avec les élèves.
Les influences indirectes comportent diverses mesures ainsi que les caractéristiques organisationnelles qu’adoptent l’école et la commission scolaire, telle la gestion décentralisée.
Les catégories qui ont le plus d’influence directe sur les apprentissages scolaires sont celles qui touchent de près l’apprentissage de l’élève. Également qualifiées de variables proximales, elles sont classées dans l’ordre suivant : la gestion de classe, les processus métacognitifs et cognitifs de l’élève, le milieu familial, le soutien parental et les interactions sociales entre les élèves et l’enseignant. Viennent ensuite la motivation et les attributs affectifs propres à l’élève, les autres élèves, le nombre d’heures d’enseignement, la culture de l’école, le climat de classe et la façon d’enseigner.
Ces 28 catégories ont été sous-divisées en six grandes catégories. La moyenne de leur degré d’influence (calculée à partir de la cote de chacune des 28 catégories qui les composent) a permis de les classer en ordre décroissant d’importance, soit : 1 - les caractéristiques de l’élève; 2 - les méthodes d’enseignement et le climat de classe; 3 - le contexte extrascolaire; 4 - la planification du programme; 5 - l’organisation de l’école; 6 - les caractéristiques des politiques de l’ État.
La catégorie « caractéristiques des élèves » occupe le premier rang des six grands types d’ influence et comprend les éléments suivants :
Les méthodes d’enseignement3 et le climat de classe ont presque autant d’ influence que les caractéristiques des élèves. Ce grand type d’influence comprend :
Le contexte concerne les éléments d’influence extrascolaire comme la démographie de la localité, la culture des autres élèves, le soutien et la participation des parents, le nombre d’ heures consacrées par l’élève à regarder la télévision, à lire et à faire ses devoirs. Ces composantes sont précisées comme suit :
La planification du programme comprend les conditions physiques et organisationnelles de la transmission des connaissances, les stratégies spécifiées dans le programme scolaire ainsi que les caractéristiques du matériel pédagogique. Ces éléments sont définis ainsi :
L’organisation de l’école comprend la culture scolaire et le climat de l’école, les pratiques éducatives, la démographie scolaire, les fonds consacrés aux besoins particuliers, les politiques et les pratiques de l’école. Ces éléments sont définis comme suit :
La politique de l’État en matière d’éducation, de programmes et de manuels scolaires, les exigences relatives aux évaluations et aux diplômes influencent également les résultats des élèves.
Les travaux plus récents de Hattie (2009)4 viennent soutenir en grande partie les résultats des analyses de Wang, et coll. (1993). Hattie a réalisé une synthèse de plus de 800 méta-analyses ayant trait aux apprentissages scolaires. Parmi les facteurs qui ont le plus d’ influence sur les apprentissages des élèves, notons :
1- Wang, M., Haertel, G., Walberg, H. (1993). « What helps Students Learn?. Educational Leadership., p. 74-79. Traduit et publié en français par Vie pédagogique septembre-octobre 1993. « Qu’est-ce qui aide l’élève à apprendre? », Vie pédagogique, nº 90, p. 45-49. A content analysis of review literature. », Journal of Educational Research, 84, p. 30- 43
2- Le texte de référence utilise le terme aptitudes de l’élève plutôt que caractéristiques
3- Le texte de référence utilise le terme : façon d’enseigner
4- Hattie, J. (2009). Visible Learning. A synthesis of over 800 meta-analyses relating to achievement. Routledge.
© CTREQ 2011 Auteurs : Pierre Potvin et Marie-Martine Dimitri. |