Le texte suivant tente de définir ces différents concepts tout en proposant des exemples. Il permet également d’éclaircir et d’uniformiser le concept de pratique efficace et d’étayer les échanges entre les personnes concernées.

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Qu'est-ce qu'une pratique efficace?

Une pratique est dite efficace si, appliquée selon certaines prescriptions, elle démontre, scientifiquement ou par la répétition de l’expérience et de son évaluation, sa capacité à atteindre les objectifs et les effets attendus.

L’efficacité des pratiques administratives et de gestion se mesure également par leur degré d’efficience, c’ est-à-dire leur faible consommation de ressources (financières ou humaines).

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Qu'est-ce que la finalité, la cible et le système d'une pratique?

La finalité de la pratique (préventive, éducative ou rééducative) et sa cible (universelle ou ciblée) sont deux concepts souvent liés dans la littérature. D'ailleurs, certains auteurs, comme Bowen¹ parlent de prévention universelle et de prévention ciblée.

1. La finalité des pratiques

Les pratiques peuvent se différencier selon les finalités poursuivies. Visent-elles à prévenir, à éduquer ou à rééduquer? Une pratique est :

Préventive : si elle vise à prévenir le développement ou l’aggravation d’un problème en intervenant sur un ou des facteurs de risque.

Éducative : si elle vise l’apprentissage de connaissances ou de compétences et s’adresse à l’ ensemble de la population.

Rééducative : si elle vise à corriger ou à réduire les effets d’un facteur de risque.

Les types de prévention

La prévention est un « processus mettant en cause un ensemble de mesures prises en vue d’inhiber ou d’ annuler les facteurs causant l’inadaptation scolaire ou sociale² ».

Dit autrement, la prévention est un « ensemble de mesures visant à pallier les incidences négatives des troubles d’apprentissage et des problèmes reliés aux échecs scolaires, à éviter l’apparition de ces derniers ou à réduire leur progression³ ».

On distingue trois types de prévention : primaire, secondaire et tertiaire.

Prévention primaire : Mesure prise pour éviter l’apparition d’un problème ou pour tenter de combattre les facteurs de risque et développer les facteurs de protection.

Exemples :

• Classes de maternelle – enfants de 4 ans – en milieu défavorisé;
• Programme des petits déjeuners à l’école;
• Parrainage école secondaire-école primaire visant à réduire les effets de la transition du primaire au secondaire;
• Mentorat entre un enseignant d’expérience et un jeune enseignant en milieu secondaire.

Prévention secondaire : Mesure prise pour corriger un problème existant ou pour lutter contre l’ aggravation d’un problème.

Exemples :

• Récupération pédagogique qui s’adresse à des élèves en difficulté;
• Ateliers d’apprentissage d’habiletés sociales pour des élèves en difficulté de comportement;
• Classe spéciale pour des élèves n’ayant pas obtenu leurs acquis de 3e cycle primaire.

Prévention tertiaire : Mesure prise pour éviter la réapparition d’un problème à la suite du traitement.

Exemples :

• Le suivi d’un jeune de retour d’une suspension de l’école;
• Le suivi et le soutien d’un jeune qui a profité d’une aide orthopédagogique.

2. La cible des pratiques : universelle et ciblée

Les pratiques peuvent se différencier selon les cibles visées. S’adressent-elles à l’ensemble des élèves ou à un sous-groupe d’élèves sélectionnés? Une pratique est :

Universelle : si elle s’adresse à l’ensemble de la population ou du moins à un large groupe sans qu’il y ait eu un dépistage ou un diagnostic quelconque d’individus. Sa finalité est de l’ordre de la prévention primaire ou de l’ordre de l’éducation. On parle alors de prévention universelle.

Exemples :

• Ateliers d’habiletés sociales offerts à tous les groupes-classes de 1re secondaire;
• Quinze minutes de lecture à la fin de chaque cours pour tous les élèves de 1re secondaire;
• Système de valorisation de l’assiduité aux cours pour tous les élèves de l’école;
• Utilisation de méthodes d’enseignement reconnues efficaces.

Ciblée : si elle s’adresse à une partie de la population qui présente des facteurs précis de risque et qui a été identifiée (dépistée, diagnostiquée) comme nécessitant une intervention « spéciale » à des fins rééducatives ou correctives. On parle alors de prévention ciblée.

Dans les milieux scolaires, les pratiques ciblées peuvent être mises en place à la suite d’une analyse de situation fine qui permet, par le traitement des données et une suite de forages, d’identifier des élèves, des niveaux scolaires ou des secteurs qui nécessitent des pratiques précises. L’utilisation de tests de dépistage permet également d’identifier les élèves à risque qui requièrent des services particuliers.

Exemples :

• Clinique de français pour les élèves ayant subi un échec dans cette matière;
• Tutorat par des élèves de 3e secondaire à des élèves de 1re secondaire qui ont échoué en mathématiques;
• Programme Pare-Chocs pour les élèves de type dépressif identifiés par le logiciel de dépistage du décrochage scolaire.

3. Les systèmes au sein desquels les pratiques agissent

On entend par système, les « zones » ou « espaces » ciblés par la pratique. Cinq systèmes ont été établis :

L’élève à risque : Les pratiques s’adressent à des élèves en particulier ou à des sous-groupes d’ élèves qui présentent des difficultés d’apprentissage ou d’adaptation. Ces élèves ont fait l’objet d’un dépistage;

La classe : Les pratiques s’adressent au groupe-classe dans son ensemble;

L’école : Les pratiques s’adressent à l’ensemble de l’école;

La famille : Les pratiques s’adressent aux parents des élèves de l'école;

La communauté : Les pratiques s’adressent à la communauté.

Une pratique peut s’adresser à plusieurs systèmes à la fois, par exemple à des activités parents-enfants. Dans cet exemple, la pratique peut être aussi bien ciblée, si elle est offerte à certains élèves et à leurs parents en fonction de besoins établis, ou universelle, si elle est offerte à tous.

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1- Bowen, F., Desbiens, N., Rondeau, N. & Ouimet, I. (2000). La prévention de la violence en milieu scolaire. Dans Frank Vitaro et Claude Gagnon (2000). Prévention des problèmes d’adaptation, chez les enfants et les adolescents. Tome II. Les problèmes externalisés.
2- Legendre, R. (2005). Dictionnaire de l’éducation. 3e édition . Québec, Montréal, Guérin, p. 1 072.
3- Legendre, R. (2005). Dictionnaire de l’éducation. 3e édition . Québec, Montréal, Guérin, p. 1 072.

© CTREQ 2011 Auteurs : Pierre Potvin et Marie-Martine Dimitri.