Un questionnaire est composé d’une suite d’énoncés sous forme de questions ou de phrases déclaratives, soumis à des individus ciblés.
Ces derniers répondent, oralement ou par écrit, selon différents types de réponses possibles qui peuvent toutes se trouver à l’intérieur d’un même questionnaire. Il peut s’agir de :
Le questionnaire est un précieux outil de collecte de données pour obtenir de l’information sur un sujet donné.
Selon la nature de l’information recherchée, les types d’énoncés et les types de réponses proposés seront différents.
Dans le cadre de l’analyse d’une pratique, telle que préconisée dans École et Stratégies (ex. une méthode de lecture, une procédure liée au retrait de classe suite à un comportement inadéquat, un service de récupération, un programme de prévention de la violence à l’école, etc.), le questionnaire est une méthode de collecte de données très utile pour obtenir de l’information sûre :
Pour chacun de ces sujets, il est nécessaire de déterminer l’ensemble des dimensions qu’ils couvrent.
Afin d’obtenir une description de la mise en œuvre de la pratique ou des améliorations, la description de la pratique « idéale » ou « prescrite » a été préalablement élaborée à partir d’une documentation reconnue et avec des personnes compétentes.
Ce travail a permis de décrire les dimensions de la pratique : l’approche pédagogique, l’organisation de la classe, le rôle de l’enseignant, les étapes, les activités, les contenus notionnels, etc.
La description de la mise en œuvre de la pratique comprend aussi des informations sur le nombre de personnes qui l’appliquent, sur sa fréquence d’application et sur les clientèles ciblées.
La description de la pratique se doit d’être aussi exhaustive et opérationnelle que possible.
En ce qui concerne les causes des forces et des faiblesses de la mise en œuvre, elles recoupent essentiellement en trois catégories de conditions d’efficacité, soit :
Toujours dans le cadre de l’analyse de la mise en œuvre d’une pratique, le questionnaire peut aussi recueillir des suggestions pour améliorer la situation. Ces suggestions peuvent couvrir les trois catégories de conditions d’efficacité précédemment nommées auxquelles une catégorie « autres » peut être ajoutée afin de s’assurer de l’exhaustivité de l’information recueillie.
Enfin, les effets sont le produit de la mise en œuvre. Ils renvoient directement à l’objectif de l’intervention (ex. améliorer la compétence à faire des multiplications à deux chiffres, réduire les comportements verbaux agressifs, etc.).
Selon ces sujets, la nature de l’information recherchée sera davantage de l’ordre de données quantitatives ou de l’ordre de l’expression, d’opinions ou de besoins. Les types de questions et les types de réponses seront alors différents.
Les répondants au questionnaire ciblés doivent être identifiés rapidement, tant au niveau de leur catégorie (ex. les enseignants et/ou les élèves, etc.) qu'au niveau de leur nombre (tous les individus d’une catégorie ou seulement un échantillon), car ces éléments auront une influence sur le langage utilisé et sur les modalités de passation du questionnaire (ex. oralement ou par écrit, sur un support-papier ou électronique, etc.).
La section Démarche > Analyse de situation > Niveau 1 : Les déterminants de la réussite de l'élève > Clarifier les concepts , du site École et Stratégies, définit les indicateurs, alors que la section Démarche > Analyse de situation > Niveau 1 : Les déterminants de la réussite de l'élève > Analyser certains déterminants, présente les principales qualités d’un bon indicateur et d’un bon instrument de mesure.
Ces sections complètent ce document.
Pour chacun des sujets, une série d’énoncés peut être rédigée selon la méthode suivante :
Le type d’information recherchée oriente aussi le type de réponse proposée.
Il peut s’agir :
Les énoncés concernant des fréquences, des degrés d’accord ou de satisfaction peuvent aussi être répondus à l’aide d’une échelle graduée allant de 0 à 5 ou de 0 à 10.
Les échelles en cinq points qui comportent un début un milieu et une fin, et qui sont symétriques de part et d’autre du centre sont les plus recommandées pour rendre compte correctement des réponses. (Voir à ce sujet : GAUDREAU Louise. Évaluer pour évoluer – Les étapes d’une évaluation de programme ou de projet. Les Éditions Logiques 2001. Pp.40 et 41.)
Un échelon S/O (sans objet) peut être pertinent pour certains énoncés.
Enfin, les énoncés à réponses ouvertes offrent un espace de réponse dont le contenu doit faire l’objet d’une analyse.
Les considérations éthiques
Le but de la collecte de données n’est pas de porter un jugement sur les actions. Elle vise à obtenir un portrait de situation et à recueillir des suggestions d’amélioration. La première règle d’éthique consiste à obtenir le consentement éclairé des répondants.
Ce consentement est donné après que le répondant ait été informé :
Les modalités et les consignes de passation
Pour des clientèles moins habiles avec le langage écrit, une passation orale présentera des avantages. Les questionnaires informatisés quant à eux permettent de joindre un grand nombre de répondants en plus de permettre l’intégration d’un traitement informatisé des données, ce qui représente de grands avantages.
Parfois une passation en groupe dont on veut obtenir un certain consensus peut s’avérer un choix pertinent.
Pour une passation écrite, il est pertinent de donner un exemple de réponse qui précise ce qui est attendu (ex. cocher, entourer ou noircir votre choix de réponse).
POUR LES RÉPONSES OUVERTES : Précisez que celles-ci doivent être composées de phrases complètes indiquant clairement le sens de la pensée. Contre exemple : «engagement cognitif», veut-on dire que l'on doit le développer? Que c'est important? Qu'il est manquant ou au contraire très présent? Il n'est pas toujours facile de déduire le sens d'une telle réponse en fonction de la question initiale.
Il est pertinent d’annoncer le temps requis pour remplir le questionnaire.
Avant d’utiliser le questionnaire, il est nécessaire de procéder à une préexpérimentation afin de le valider d’un point de vue pratique. La procédure suivante peut servir de guide :
Il est possible, pour le développement de questionnaires, d’utiliser différents logiciels disponibles en ligne, sans frais (ex : SurveyMonkey http://fr.surveymonkey.com/). Ces outils permettent d’informatiser les questionnaires ainsi que leur traitement.
Concernant le traitement manuel des questionnaires non informatisés, cela peut être fait de la manière suivante :
Pour les réponses selon des échelles composées de 3, 4 ou 5 échelons de réponses, la fréquence, la moyenne ou le pourcentage sont les modes de traitements recommandés.
Pour ce faire, une valeur (échelle de mesure) est attribuée à chaque échelon de réponse. Exemple :
Par exemple, une question dont les choix de réponses proposent 5 échelons (maximum 5 pts), posée à 10 participants donne un maximum possible de 50 points.
Exemple de compilation des réponses : 5+5+4+4+4+3+3+2+2+2 = 34/50 pts
Lorsqu’il y a plusieurs énoncés qui concernent une même dimension, une somme des résultats pour chaque question, divisée par le nombre de questions peut être effectuée pour rendre compte du résultat moyen obtenu pour cette dimension.
Pour le traitement des questions ouvertes, une analyse de contenu peut être effectuée de la manière suivante :
Selon le sujet touché et le type de répondant (l’élève, le parent, l’enseignant), les réponses à un questionnaire peuvent être influencées par différents éléments qui peuvent biaiser leur interprétation.
Exemples :
© CTREQ 2013 Auteurs : Marie-Martine Dimitri et Pierre Potvin. Mise à jour : 6 octobre 2014 |